Bébés : quand s’inquiéter du langage ? Les signes à surveiller

24 octobre 2025

Statistiquement, un enfant sur dix franchit le cap des deux ans sans assembler deux mots. Difficile, alors, de s’y retrouver entre variation normale et vrai signal d’alerte. Certains petits prennent leur temps, puis comblent l’écart sans aide extérieure. D’autres, malgré un environnement riche, peinent à faire décoller le langage. Comment distinguer l’allure tranquille d’un développement singulier d’un vrai retard qui mérite un coup de projecteur ?

La plupart du temps, les variations du langage chez le bébé ne découlent pas d’un manque de sollicitations à la maison. Les professionnels s’appuient sur des indicateurs précis, parfois subtils, qui doivent attirer l’attention, voire amener à consulter. Savoir repérer ces signaux, même ténus, offre la possibilité d’intervenir tôt et d’accompagner efficacement l’enfant sur sa trajectoire langagière.

Le développement du langage chez le bébé : ce qui est attendu à chaque âge

Le développement du langage suit une progression où chaque acquisition porte la marque unique de l’enfant. Dès les premières semaines, on entend les gazouillis. Ces sons, produits sans intention, montrent que le bébé explore déjà sa voix. Entre quatre et six mois, les babillages gagnent en variété : l’enfant répète des syllabes, module ses intonations, s’essaie à la musicalité de la langue.

Aux alentours de neuf mois, la communication gestuelle prend le relais. Le bébé tend les bras, pointe, fait signe pour solliciter ou signaler un besoin. En parallèle, la compréhension précède l’expression : il réagit à son prénom, reconnaît certains mots, montre du doigt sur demande.

À un an, les tout premiers mots, « maman », « papa », apparaissent, même si leur prononciation reste parfois approximative. Ce sont des jalons, témoignages d’une envie de nommer et d’échanger. À partir de dix-huit mois, le vocabulaire s’étoffe. Plusieurs enfants commencent à assembler deux mots : « veux doudou », « encore gâteau ». C’est l’amorce de la construction de phrases simples.

Les repères sont là, mais chaque enfant avance à sa cadence. Les différences s’expliquent par la maturation du cerveau, l’environnement, la richesse des interactions. Observer le développement psychomoteur ou l’attention portée aux sons du langage reste souvent plus parlant que le simple compte des mots.

Retard de langage : comment reconnaître les signes qui doivent alerter ?

Certains signaux, parfois ténus, doivent éveiller la vigilance. Un bébé absorbé par la marche ou le jeu peut mettre du temps à parler : rien d’alarmant. Mais passé douze mois, l’absence de babillage ou de jeux sonores invite à s’interroger. À dix-huit mois, si l’enfant ne prononce aucun mot, n’imite pas les sons ou ne réagit pas à son prénom, il convient de rester attentif.

Il est aussi utile de se pencher sur la façon dont l’enfant cherche à communiquer. S’il ne désigne rien, n’échange pas de regard, n’essaie pas d’attirer l’attention, il peut y avoir matière à s’inquiéter. Entre deux et trois ans, une absence de combinaisons de mots, un vocabulaire très limité ou la difficulté à comprendre de simples consignes sont des signes concrets d’un retard de langage.

Voici les éléments à surveiller pour ne pas passer à côté d’un trouble :

  • Le babillage disparaît ou n’apparaît pas après 12 mois
  • L’enfant ne répond ni à son prénom ni aux bruits familiers
  • Les gestes de communication (montrer, pointer, faire au revoir) restent absents
  • Le nombre de mots stagne ou reste pauvre après 24 mois
  • Au-delà de 3 ans, la parole reste difficile à comprendre pour l’entourage proche

Certains troubles du langage peuvent signaler une cause plus profonde, comme un trouble du spectre autistique. Le dépistage précoce ouvre la porte à un accompagnement sur mesure. Dès qu’un doute s’installe, ou si d’autres comportements inhabituels se manifestent (isolement, absence de sourire, routines très rigides), il est judicieux de solliciter un avis médical.

Un orthophoniste ou un professionnel spécialisé peut alors évaluer la situation et proposer un accompagnement adapté afin de favoriser une progression plus harmonieuse.

Pourquoi certains enfants parlent plus tard ? Comprendre les causes possibles

Les rythmes du langage varient largement d’un enfant à l’autre. Derrière ces différences, plusieurs facteurs se croisent. Un retard de langage ne rime pas toujours avec trouble : souvent, il s’agit d’une variation naturelle. Parfois, l’histoire familiale donne déjà une indication : si un parent ou un frère a parlé tard, l’enfant suit parfois la même trajectoire, reflétant une variabilité génétique.

L’environnement familial pèse aussi : dans une maison où l’on parle, lit et échange beaucoup, les mots arrivent souvent plus vite. À l’inverse, une exposition limitée à la parole ou la présence constante d’écrans peuvent ralentir l’apprentissage. Certains enfants, très mobiles, concentrent d’abord leur énergie sur la marche et la manipulation, au détriment du langage.

Des causes médicales existent également. Les troubles de l’audition, parfois difficiles à repérer au quotidien, freinent l’accès aux sons et à la musique du langage. Les troubles du spectre autistique ou autres troubles du neurodéveloppement s’accompagnent souvent d’un retard de langage, mais aussi d’autres signes : retrait, intérêts spécifiques, absence de gestes pour communiquer.

Il arrive aussi qu’un enfant présente un retard de langage isolé, sans autre difficulté apparente. Ce profil, souvent qualifié de « retard simple », évolue favorablement dans la majorité des cas, surtout si l’environnement familial reste encourageant et si le repérage intervient suffisamment tôt.

Pere inquiet tenant son enfant lors d

Conseils pratiques et ressources pour accompagner son enfant et savoir quand consulter

Le quotidien fourmille d’occasions pour encourager le développement du langage. Parler, lire, chanter, jouer à imiter : autant de moments qui nourrissent l’apprentissage du tout-petit. Les jeux d’imitation et les regards échangés sont des fondations solides pour la naissance des premiers mots, bien avant les phrases complètes.

Pour aider votre enfant, quelques pistes concrètes peuvent faire la différence :

  • Mettez l’accent sur les sons et les gestes : montrez les objets, nommez-les, décrivez ce que vous faites ensemble.
  • Privilégiez des moments d’échange sans écran, propices aux gazouillis et aux essais de mots.
  • Répondez aux babillages, encouragez chaque tentative, valorisez la moindre avancée.

Consultez un professionnel si le retard de langage se prolonge ou s’accompagne d’autres difficultés : absence de gestes à 12 mois, pas de mots à 18 mois, impossibilité d’assembler deux mots à 2 ans, ou perte de compétences. L’orthophoniste dresse un bilan personnalisé et peut proposer un accompagnement voire réorienter vers d’autres spécialistes du développement de l’enfant.

Les réseaux de protection maternelle et infantile (PMI) offrent des bilans gratuits et accessibles. Plusieurs associations et ressources en ligne apportent des conseils adaptés à chaque âge et étape, pour guider les parents dans leur soutien quotidien. Prendre les devants, c’est donner toutes ses chances à l’enfant d’exprimer, un jour, ce que les mots peinaient à dire au tout début.

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